la curiosité est un vilain défaut, mais sans curiosité on ne découvre rien.

l'aurore se dévoilait lentement . un mélange de couleurs chaudes et agréables. une journée magnifique parmi tant d'autres. une journée à oublier le froid de la demeure pour aller arpenter la ville au grès des envies et des découvertes. trouver de nouveaux marchands au coin d'une rue avec des objets des provinces lointaines. les beautés du vaste monde qui semble si loin et si inconnu pour moi. la fenêtre ouverte de ma chambre se regarde ce paysage que je connais par cœur. j'aime entendre les cris qui résonnent, les odeurs enivrantes. je ne me lasse jamais de cet endroit où je suis née. je ne crois pas être capable de vivre ailleurs même si j'aimerais découvrir les autres paysages. il y a juste une chose qui manque à tout ça. c'est d'avoir la douceur de ma mère. de voir la porte de ma chambre s'ouvrir et que ça soit elle qui me dise de me préparer car on doit accueillir des visiteurs. qu'elle soit là pour me conseiller sur ma vie de femme. je sais que plus je vieillis, plus viendra le moment où je devrais avoir un époux. je redoute ce jour parce que je sais que mon père choisira quelqu'un pour le bien du royaume. je suis née princesse et on doit faire le sacrifice de l'amour. on doit abandonner l'idée de tomber amoureuse et d'être avec cet homme. je ne fais pas attention à mes sentiments, je ne fais pas attention aux hommes. du moins, je les vois, je vois le charme qu'ils peuvent avoir, cependant ça en reste là. la souffrance est la pire des faiblesses. je ne veux pas être faible. je veux faire la fierté de mon père. être aussi forte que lui. être aussi solide, toujours avoir la tête droite. la porte s'ouvre tout doucement. je reste encore quelques secondes à rêver devant le paysage. à rêver de mes envies de batailles et de voyage. je me retourne et voit ma servante. ma servante personnelle. celle qui ne s'occupe que de moi. « Princesse Mina, que voulez-vous faire aujourd'hui ?!» me demanda-t-elle en posant le plateau qu'elle avait dans les mains. un plateau de fruits. je ne mangeais pratiquement que ça. jamais de la viande pour moi. je la regarde en me demandant ce que je veux faire de ma journée. je sais que pas de protocole aujourd'hui, pas de journée où je dois passer ma journée auprès de mon père en souriant, en faisant des révérences, en étant une princesse comme tant d'autre. c'est la chose que je détestais le plus. être une princesse. et être une femme surtout. prendre les armes, me tenir sur un cheval juste avant une bataille. montrer à quel point, je peux être douer. à quel point, je n'ai pas besoin de toutes ses robes. « c'est bon, Solàra. je vais me débrouiller toute seule, vous pouvez aller vaquer à une autre occupation..» elle me souria. et quitta la pièce sans me demander autre chose. je ne lui disais pas ce que je faisais quand je n'avais pas besoin d'elle mais je savais qu'elle avait dû voir dans mes affaires : le pantalon et tout le reste. je devais laisser tout ça dans mon coffre selon les ordres de mon père. personne ne devait au courant à part lui et son soldat.

je suis dehors. j'ai enfilé une tenue en dessous de ma robe. la tenue que je me sers pour apprendre à me battre. je sais à quel point, c'est gênant de le faire avec ces tonnes de tissus. on ne peut pas se déplacer aisément, on ne peut pas marcher sans déraper... je travers la cours. la cours que je connais si bien. je marche jusqu'à ce vaste endroit où les troupes de mon père reste. ils sont là tous regrouper dans leurs tentes. je connais l'endroit pratiquement par cœur car j'ai l'habitude de m'y balader. je devrais pas le faire parce que je suis la princesse. seulement je sais que c''est important qu'on soit proche de ses hommes. leur apporter de la nourriture, de l'eau. de leur montrer à quel point, ils sont important pour les habitants. je regarde l'endroit avec émerveillement. je regarde ces soldats s'entrainant ardemment avec toutes sortes d'armes. je relève ma robe pour éviter de trébucher. je marche car je sais pertinemment qui se venue chercher. je veux avoir mon épée entre les mains. je veux sentir toute la puissance d'un coup porté. le sentiment de vie et de mort sur une personne. l'adrénaline de l'instant. la sueur qui sort de chaque pore. je cherche encore et encore. encore par-là. par ici. rien. il n'est pas là où j'ai l'habitude de venir. mon père avait peut-être besoin de lui aujourd'hui. c'est ça surement. je continue quand à faire mon petit tour. il arrive le moment où un petit peu à l'écart des autres troupes se trouvent les loups. ce petit groupe différent des autres mais tout aussi puissant. ils ont fait la fierté d'Harad et de mon père. car c'est avec eux qu'il a pû faire ce qu'il a fait. j'aperçois Valaar. cet homme si mystérieux. cet homme qui répond facilement à des questions sur l'armée ou sur les armes, mais qui n'évoque jamais son passé. il est intriguant car on ne sait rien de lui, et c'est ce que j'aimerais savoir. je suis curieuse et je suis du genre à pas lâcher avant de savoir. « Bonjour..» lançais-je en faisant une espèce de révérence dont j'avais l'habitude.

la curiosité est un vilain défaut, mais sans curiosité on ne découvre rien.

il était rare de voir une femme dans le camp des soldats. ce n'était pas fait pour elles. l'environnement avec la terre battue. le nombre d'hommes. les armes. j'avais entendu pleins de choses. cependant, pour moi ce n'était pas le cas. je vois toute la beauté du lieu, de ses hommes prêts à donner leur vie pour mon père, pour l'Harad. j'admire tout ça. j'admire le courage de tant d'hommes. c'est extraordinaire de se balader en toute tranquillité sans avoir le doit aux commérages des femmes qui vous regardent, qui étudient chaque détail. j'ai l'habitude de tout ça. j'ai l'habitude des regards et je sais parfaitement ce que je dois faire. j'ai été élevée pour être une princesse. j'ai appris les bonnes manières. j'ai appris à me tenir droite. j''ai appris à répondre correctement à n'importe qui. et même lorsque je suis avec les soldats, j'agis de la même façon. je ne les prends pas de haut. je fais comme si c'était des princes ou des rois. ce qui est drôle, c'est de voir certains soldats essayaient de se mettre dans mes affaires. je ne suis pas mon père. je ne les commande pas. je ne suis que la princesse, je ne prends pas d'initiative. et mon père me demande mon avis que très rarement. les fois où il l'a fait, on peut dire que les choses sont montés en cran. on n'était pas du même avis. on voyait les choses différemment. je ne suis pas du genre à me taire quand j'ai mon avis en tête. je vais tout faire pour montrer à quel point, je suis sur de mes idées. seulement, j'accepte le fait que les gens ne soient pas du même avis. chacun a le droit de penser ce qu'il veut. à prendre le chemin qu'il désire, à vivre ses rêves, ses envies. il faut vivre, il faut se donner à fond et garder son sang froid pour se dire que c'est ce que nous sommes. je ne regrette rien. je ne regrette pas ma vie. je ne regrette d'être née à Harad. d'avoir comme père Ar-Belzagar. je ne regrette rien parce que le regret nous fait revenir en ailleurs. on pense à changer notre passé alors que notre futur nous attend les bras ouverts. on peut changer notre destinée. après ma petite révérence, je pose mes mains sur ma robe en gardant mon allure altière. je ne fais pas exprès de me tenir droite, de garder mes mains près de moi. c'est devenu une simple habitude. « Princesse Mina. En quoi puis-je vous aider ? » je devais dire que j'en avais marre d'entendre des princesses par-ci et des princesses par-là. j'aimerais tomber un jour sur quelqu'un qui est le courage de m'appeler Mina. de me voir comme une personne normale. une personne avec deux jambes, deux bras, une tête, une bouche. je sais que ça ne risque pas d'arriver. les gens ont peur de mon père. je n'arrive pas à comprendre. en même temps, je suis sa fille. je sais bien que s'il apprenait que quelqu'un avait osé me parler sans m'appeler princesse, il n'apprécierais pas et la personne aurait le droit à une bonne leçon. je regarde son warg. je dois dire que j'ai jamais aimé ces bêtes. leurs regards glacials, leurs apparences sombres. ils me donnent des frissons dans le dos et je n'irais pas les toucher. je garde une distance avec ce warg. ce n'est pas le premier que je vois. c'est un avantage d'en avoir un. c'est un plus dans un bataille parce que c''est vraiment différent d'un cheval. un warg se battra en déchirant les ennemis, en les blessant alors qu'un cheval est juste une monture pour être en hauteur. en faites, je crois que même Valarr ne pourrait m'aider. surtout qu'il ne doit pas savoir ce que je fais. c'est un secret qui reste en moi. je fais attention avec ma robe pour laisser apercevoir la façon dont je suis habillé en dessous. j'ai même réussi à cacher mon épée. ça n'a pas été facile mais tant qu'elle ne tombe pas ou que je ne fasse pas une erreur en la redressant trop. « je n'ai pas besoin d'aide. je fais mon petit tour habituel. » je suis bonne menteuse. je peux mentir sur tout et n'importe quoi, sans faire la moindre grimace ou une autre bêtise qui ferait que les gens s'aperçoivent de mon mensonge. le mensonge c'est tellement bien et c'est un avantage dans les questions politiques. n'importe quel roi ou chef a déjà mentit. on ment pour donner du courage à ses soldats, on ment pour embobiner un autre clan. des astuces qu'on découvre un peu plus chaque jour. quand j'arrivais Valarr était entrain de s'occuper de ses lames. j'ai pris l'habitude de le faire avec mon épée. je suis très habile pour me battre mais pas assez pour avoir une épée parfaite. « ne vous dérangez pas pour moi. continuez ce que vous étiez en train de faire. » dis-je en voulant le voir faire, en voulant découvrir ses petits secrets. on apprend autant en faisant qu'en regardant. la beauté du geste est une minuscule partie de ce qu'on est capable de faire.

la curiosité est un vilain défaut, mais sans curiosité on ne découvre rien.

j'en avais fait mon habitude de faire mon petit tour dans les camps des soldats. j'aimais tellement ça que j'y allais tous les jours. mais c'était rare de voir un warg. c'était même la première fois que je voyais celui de Valarr. je ne détestais pas les animaux. j'avais mon cheval et j'avais l'habitude d'aller voir les chiens. j'avais mon chat aussi. un félin que j'avais récupérer dans les rues et qui était désormais le mien. il n'est pas le plus beau des chats seulement je l'adore et j'ai tendance à lui parler le soir quand on est tous les deux. un warg ce n'était surement pas le genre de bête qu'on peut laisser dormir sur son lit ou près de soi. en tout cas, c'était mon avis. même si j'étais la princesse, je ne dérangeais jamais personne. je n'imposais jamais mes ordres. et surtout quand une personne était dans une tâche importante. on a l'habitude de voir les princesses comme des jeunes filles naïves, sans cervelle et qui se croient au-dessus de tout le monde. je n'ai pas acquis ce statut et je ne pense pas que je le mérite encore. je suis princesse à cause de mon père. sans lui, je ne serais pas dans le top de la hiérarchie, je ne ferais pas partie des grandes dames de la cour. il parait qu'il ne faut toujours pour réconcilier des royaumes ou pour donner du plaisir aux hommes. alors oui je préfère être princesse plutôt que la fille d'une femme de joie qui ne serait pas qui est son père et qui devrait prendre le même chemin que son père. j'étais resté là, regardant chaque mouvement. je fus ébloui en le voyant lever son épée au soleil pour la faire brillée. elle était magnifique. « J'ai terminé. » j'avais eu l'impression que ça n'avait durer que quelques secondes alors que c'était surement de longues minutes qui s'était écoulé. certains soldats avaient sortit des choses en me voyant là. j'en avais pris l'habitude. au début, ce fut difficile de voir tous les regards tournés vers moi parce que j'étais une femme et que ce n'était pas une habitude d'en voir. j'avais le droit au phrase piquante, aux moqueries, aux blagues. aux gros yeux. ça m'avait donné encore plus de force pour avoir la tête haute. ça forge le caractère de se lancer dans la fosse aux lions, de n'avoir pas peur d'affronter ce qui est d'habitude interdites ou pas bien vus. « puis-je vous offrir un quelconque rafraichissement ? A moins que vous ne souhaitez discuter de quelque chose de précis ? » je n'avais pas vraiment sauf. j'étais habitué à cette chaleur. j'étais habitué à rester des heures sans boire un peu d'eau. je ne pense pas que dans leur campement, ils avaient le droit à une bonne citronnade. de bons citrons frais avec une eau limpide et agréable. j'aurais dû en emporter. ils en auraient eu bien besoin eux. surtout qu'on en avait à revendre sur les terrasses où les dames discutaient de tout et de rien. souvent de mariage et d'arrangements. sans évoquer des choses politique. la politique ennuie les femmes. en même temps, je dois avouer que c'est plus agréable de regarder la gente masculine que de savoir qui aura tel pays ou tel région. je pense que quelque chose se gagne avec du courage, avec de la force et en se battant. mon père fait partit de ses hommes qui peuvent conquérir le monde, qui peuvent réussir à être maitre d'endroit. je ne l'ai jamais vu flancher. même pas une larme sur son visage, même lorsque mère est morte. il était là, droit, durant toute la cérémonie. même moi j'étais pareille que lui. j'avais versé toutes les larmes qu'il faut avant. donc devant le public, j'étais là droite, me retenant en me disant qu'elle sera toujours dans mon cœur quoiqu'il arrive. « non, ça ira. merci. » dis-je en ne voulant pas de rafraichissement. j'étais plutôt curieuse d'en apprendre plus sur lui. il était si mystérieux. personne ne connaissait rien de son passé. on ne savait pas d'où il venait, pourquoi il était désormais dans les rangs de mon père. toute personne rentre comme soldat à cause de quelque chose. des rêves de bataille. des envies de grandeur. puis il y a ceux qui désire se venger, qui désire détruire une personne qui a pû rendre leur vie difficile. je sais que si quelqu'un venait à tuer mon père, je n'attendrais pas de longues années avant de vouloir me venger. je voudrais tuer de mes propres mains la personne, l'anéantir. Valarr, on ne savait pas. on ne savait rien. j'étais curieuse, j'étais curieuse de savoir. on dit toujours que la curiosité est un vilain défaut, mais ça permet parfois de rendre des choses mieux. « qu'est-ce qu'un homme comme vous, fais dans l'armée de mon père ? vous devez bien avoir une famille qui vous attend quelque part ? » on manque toujours à quelqu'un qu'importe ce qu'on a fait. même la plus horrible des personnes.